O mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse,
C'est donc vous ! je m'enivre encore à votre ivresse ;
Je vous lis à genoux.
Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge !
Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage,
Pour pleurez avec vous !
J'avais donc dix-huit ans ! j'étais donc plein de songes !
L'espérance en chantant me bercait de mensonges.
Un astre m'avait lui !
J'étais un dieu pour toi qu'en mon coeur seul je nomme !
J'étais donc cet enfant, hélas ! devant qui l'homme
Rougit presque aujourd'hui.
O temps de rêverie, et de force, et de grâce !
Attendre tous les soirs une robe qui passe !
Baiser un gant jeté !
Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire !
Etre pur, être fier, être sublime, et croire
A toute pureté.
A présent, j'ai senti, j'ai vu, je sais. Qu'importe
Si moins d'illusions viennent ouvrir ma porte
Qui gémit en tournant !
Oh ! que cet âge ardent, qui me semblait si sombre
A coté du bonheur qui m'abrite à son ombre
Rayonne maintenant !
Victor Hugo
Oh primavera ! gioventù dell'anno !
Oh gioventù, primavera della vita !
O printemps, jeunesse de l'année !
O jeunesse , printemps de la vie !